Des protections périodiques pour l’hygiène, la santé, le bien-être, l’éducation… et la dignité des jeunes filles

 
 

Deborah Sila, vous êtes l’une des lauréates de l’appel à projets internes 2021 de l’Institut Cerba. Pouvez-vous nous présenter votre association ?   

 

Ma collègue Nancy Kariithi – assistante au service comptabilité de Pathologists Lancet Kenya  – et moi avons créé l’association « Elle Peut » en 2021. Cette association basée à Nairobi a pour objectif de soutenir l’émancipation et l’accomplissement des jeunes filles. Son nom fait référence à la cause profonde que nous défendons et que nous souhaitons voir devenir réalité : les jeunes filles devraient pouvoir faire tout ce qu’elles souhaitent, sans limitation ! Et ceci quel que soit leur milieu d’origine.  

 

 

Comment envisagez-vous d’utiliser le prix remis par l’Institut Cerba ?  

 

Le soutien financier alloué par l’Institut Cerba va nous permettre de financer un projet tout particulier porté par l’association : acheter des serviettes hygiéniques et des sous-vêtements de bonne qualité pour des jeunes filles démunies. Nous pourrons ainsi pourvoir aux besoins de 50 jeunes filles touchées par la précarité menstruelle pendant une année entière. 

 

Nous allons pouvoir aider 50 jeunes filles touchées par la précarité menstruelle pendant une année entière.

Deborah SILA

Responsable du bureau finances à Pathologists Lancet Kenya

Pourquoi ce projet vous tenait-il particulièrement à cœur?  

 

Ayant grandi dans une société où les protections périodiques n'étaient pas facilement disponibles (alors que ma famille avait les moyens d’en acheter), j'ai toujours été entourée de jeunes filles qui, soit étaient absentes de l'école pendant leurs règles, soit faisaient l’objet de moqueries de la part des autres élèves si elles salissaient leur uniforme scolaire quand elles ne pouvaient pas se changer. Je me souviens avoir pensé à l'époque que si un jour j’en avais les moyens, je trouverais une solution pour que les jeunes filles n’aient plus à subir cela.  

Plus tard, au cours de ma formation universitaire, j’ai été sensibilisée aux Objectifs de Développement Durables (ODD) établis par l’ONU et j’ai alors mesuré l’ampleur de la situation : il ne s’agissait pas d’un problème local touchant ma communauté, mais d’un problème pouvant compromettre la santé, l’éducation, le bien-être et la dignité de très nombreuses femmes dans le monde.    

 

 

Comment avez-vous vécu cet appel à projets de l’Institut Cerba  ?  

 

J’avais ce projet de don de protections périodiques à des jeunes filles dans la tête depuis des années, mais la mise en œuvre pratique se heurtait jusqu’ici aux moyens financiers. Aussi, lorsque j'ai entendu parler de l’appel à projets de l’Institut Cerba, il m’est apparu comme la solution parfaite à mon problème et j'ai immédiatement candidaté. 

Quelques mois après le dépôt du dossier, quand j’ai appris que notre projet était retenu, c’était comme un rêve devenant réalité. Et quand j’ai partagé la nouvelle avec Nancy, nous avons littéralement sauté de joie ! Nous allons travailler main dans la main pour mettre en œuvre le projet, car nous partageons les mêmes aspirations sur le sujet.    

 

 

Autre chose que vous souhaiteriez ajouter ?  

 

Je voudrais exprimer toute ma gratitude à l’Institut Cerba, grâce à qui notre projet devient réalité, et qui va aider des dizaines de jeunes filles.  

Et je profite de cette occasion pour interpeller toutes les femmes du monde et les sensibiliser aux besoins des jeunes filles autour d’elles. Même en agissant à petite échelle, on peut amener de grands changements !