Echanger sur les questions de construction et de développement de leur communauté : une façon de renouer le dialogue entre Rwandais

 
 

Jean Ntawizigira, vous êtes l’un des lauréats 2021 de l’appel à projets internes de l’Institut Cerba. Comment vivez-vous cette victoire ?  

 

Je suis bien sûr très heureux que le projet porté par mon association ait été sélectionné par l’Institut Cerba, parmi les nombreuses candidatures qui ont dû lui être envoyées. Pour moi, cela signifie que ce que nous faisons est reconnu, qui plus est par un organisme d’envergure internationale.  

 

 

Pouvez-vous nous présenter la cause défendue par votre association ?  

 

Tuvuge twiyubaka est le nom rwandais de notre association. Il signifie "Discutons pour nous construire".  

Suite à la guerre et au génocide contre les Tutsis qui ont eu lieu au Rwanda en 1994, les gens ne se parlaient plus. L’association a été créée en 2006 par 20 citoyens afin de renouer le dialogue, car nous étions convaincus que le dialogue était la base de toute construction, surtout sociale. À l’origine, il s’agissait donc de trouver un moyen de rassembler les gens afin qu’ils puissent échanger sur la construction et le développement de leur propre communauté.  

Tuvuge twiyubaka aspire à une société pacifique, durable, jouissant d’une sécurité économique et dans laquelle les droits de l'Homme sont respectés. Elle œuvre pour la culture de la paix et de la non-violence et veille au développement des pleines compétences de sa population. Dans toutes ses activités, Tuvuge twiyubaka utilise le dialogue comme méthode de résolution des problèmes, en particulier des problèmes sociaux. 
 

Nous sommes convaincus que le dialogue est la base de toute construction, surtout sociale. 

Jean Ntawizigira

Technicien de laboratoire chez Cerba Lancet Africa Rwanda

Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous engager pour cette cause ?  

 

C’est en voyant les membres de l’association aider les personnes vulnérables de ma propre communauté que j’ai décidé de m’engager à leurs côtés. J’ai ainsi rejoint Tuvuge twiyubaka en 2007, un an après sa création. Je retire beaucoup de joie de cet engagement. J’aime être sur le terrain et échanger avec les gens, et j’ai le sentiment de contribuer à améliorer la vie de la communauté.  

 

 

Savez-vous déjà comment Tuvuge twiyubaka entend mettre à profit le prix que lui remet l’Institut Cerba ?  

 

Le soutien financier de l’Institut Cerba va nous permettre de déployer une campagne de santé et de nutrition dans les localités de Rususa et de Kirehe, situées dans le secteur Kamegeri du district de Nyamagabe, dans la province du Sud. Concrètement, l’objectif est de former des travailleurs de cette communauté aux recommandations d’hygiène et de nutrition, afin qu’ils puissent ensuite mobiliser à leur tour la population. Nous avons en effet constaté un grand manque de connaissances sur ces sujets. Par exemple, beaucoup de gens n’ont aucune idée des aliments à privilégier pour leur santé alors qu’ils auraient les moyens de se les procurer. Or, à Tuvuge twiyubaka, nous croyons fermement que les gens peuvent améliorer leur mode de vie par leurs propres moyens dès lors qu’ils possèdent suffisamment de connaissances.  

 

 

Y a-t-il un dernier message que vous aimeriez transmettre ?  

 

Je tiens à exprimer toute ma gratitude à l'Institut Cerba pour le financement de telles actions à but non lucratif et humanitaire. Cela décuple ma motivation pour faire encore davantage dans ce sens.